L’ouvrage de Tomás Ibañez intitulé Nouveaux fragments épars pour un anarchisme sans dogmes, publié en 2017, prend la suite, d’une certaine façon, de Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes qui date, lui, de 2010.
Et il nous semble pour le moins curieux que Tomás Ibáñez veuille continuer à enfoncer le clou avec l’expression « anarchisme sans dogmes » qui fleure fort son pléonasme. Car l’anarchisme peut-il être, théoriquement et pratiquement, une démarche dogmatique ? Un anarchisme dogmatique serait une contradiction en soi, en quelque sorte un oxymore. Pourtant, ce point de vue doit présenter une certaine réalité puisque, déjà en 1977, un appel « À tous les anarchistes » avait été lancé, rédigé par Francesc Boldù qui fut membre du même syndicat que Tomás Ibáñez ; l’appel « se voulait plate-forme de regroupement des anarchistes “non dogmatiques” ».
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Avec certaines personnes c’est presque sans paroles, ou alors avec très peu, que l’on sait, de façon immédiate et certaine, qu’il y a accord sur l’essentiel. J’espère ne pas froisser sa modestie en disant qu’André Bernard est pour moi une de ces personnes, et que son avis est de ceux que j’apprécie fortement. Je me réjouis donc de l’occasion que m’offre sa réflexion pour avancer dans une conversation qui est demeurée implicite dans sa plus grande partie. Bien sûr, je ne peux qu’être d’accord avec André lorsqu’il signale qu’un anarchisme non dogmatique est un pur pléonasme, mais je persiste à croire que ce pléonasme a des effets bénéfiques car, comme je l’ai écrit, il met en garde contre cet oxymoron qu’il évoque immédiatement.
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