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Edito
Article mis en ligne le 16 décembre 2017
dernière modification le 22 février 2019

par ps
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CE NUMÉRO, « REPENSER LES OPPRESSIONS ? » EST UN ESSAI d’appréciation critique (pluriel et parfois conflictuel) desmodalités actuelles d’approche des dominations (entre autres, intersectionnalité, queer, « racisation »). Il resitue ces approches dans le contexte du néolibéralime, dont il faut se demander si elles en sont le produit ou la contestation, en essayant d’évaluer leur potentiel émancipateur ou leurs limites dans ce domaine.

On retrouve donc dans ce numéro les tensions qui traversent ces nouvelles approches ; en effet, parties d’une critique de la réduction des dominations à la classe ou à l’État, et des grands récits qui l’accompagnaient, ces approches ont mis sur le devant de la scène les multiples oppressions dont sont tissées les vies et les relations sociales. Ce faisant, elles ont inévitablement rencontré les problématiques de l’identité, de l’appartenance, des « limites » à la définition des groupes opprimés, et donc du commun, de l’universel, des différences et de ce qu’on en fait : exclusion ou pluralité. De quoi s’émancipe-t-on, comment, et pourquoi ? Quels sont les horizons ouverts et/ou les retournements opérés sous forme de replis identitaires ? Ce sont ces questions qui circulent et se répondent à travers les huit articles de ce numéro.

L’article inaugural d’E. Jourdain analyse les formes de reconnaissance dans le monde individualiste libéral, pour montrer à quelles conditions des revendications identitaires peuvent trouver une issue dans la construction de l’autonomie, mais comment elles peuvent aussi être porteuses de repli identitaire, à travers les exemples de « l’appropriation culturelle » telle qu’elle fonctionne aux États-Unis, oscillant entre sacralisation des origines, nécessairement excluante, et récupérationmarchandisée sous forme de capitalisme néo-tribal. Des pistes sont ouvertes, qui consisteraient à dé-substantialiser les identités (Ricoeur), trouver une nouvelle forme d’articulation de ces identités dans un pluralisme radical (Laclau), et dépasser le ressentiment (qui guette toutes les tentatives de réduction communautaire), pour construire l’autonomie.

Puis le croisement dans l’intersectionnalité des formes d’exclusions sociales, racistes et sexistes, est analysé sous un jour positif par I. Pereira qui y voit une des formes les plus prometteuses aujourd’hui d’approche des dominations multiples, tant sur le plan de leur compréhension que sur celui, plus pratique, de la lutte contre les inégalités scolaires concernant les enfants d’origine immigrée, ou pour la reconnaissance de la diversité des sexualités.

M. Rouillé-Boireau en fait, elle, une approche critique, soulignant l’absence de véritables théories de la domination et du pouvoir dans ces approches intersectionnelles, ainsi que les limites, voire les dangers de toute analyse qui donne une place structurante à la notion de « race », soulignant les risques d’une vision ethno-centrée qui en deviendrait excluante, au détriment d’un universalisme ouvert.

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