Y a-t-il une nature humaine ? L’homme est-il bon mais corrompu par une société mauvaise (le bon sauvage) ? L’homme est-il méchant (le péché originel) et a-t-il besoin d’un cadre contraignant pour vaincre ses passions et ses instincts égoïstes et prédateurs ? Toutes ces questions (et beaucoup d’autres) n’ont pas manqué de traverser le mouvement anarchiste dans ses inévitables polémiques avec les idéologues et les présupposés d’un monde qu’il prétend transformer. Mais à tort, comme ce texte voudrait essayer d’en convaincre ses lecteurs et ceci pour deux raisons :
1) Parce que ces polémiques ont lieu à l’intérieur d’un dispositif de discussion et d’un horizon de pensée où les questions sur la nature humaine fonctionnent justement à la manière d’un piège, au profit de ceux qui les posent et dans les cadres mêmes du monde que dénonce l’anarchisme.
2) Parce que ces questions et ces polémiques ont été le plus souvent ignorées et démenties par la majeure partie des mouvements libertaires pour qui la notion de « nature humaine » n’a pas plus de réalité (mais pas moins dans ses effets) que celle de Dieu.
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