Réfractions, recherches et expressions anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
Le monde qui vient
Entretien avec Alain Bihr
Article mis en ligne le 6 avril 2012
dernière modification le 30 avril 2016

En apparence, nous sommes plongés simultanément dans une crise écologique, une crise économique et une crise financière. Mais, en fait, c’est une seule et même crise. On touche aux limites de la civilisation capitaliste, c’est-à-dire aux limites du monde tel qu’il s’est trouvé façonné par plusieurs siècles de développement, d’emprise du rapport capitaliste d’exploitation, de propriété, de classes. À partir de là, imaginer ce sur quoi pourrait déboucher cette crise globale, en somme des scénarios de sortie de crise, est assez risqué. La nécessité pour le capital de se reproduire de manière élargie, sur un mode cumulatif, dans l’écosphère qui est la nôtre se heurte à la finitude des ressources énergétiques naturelles, de matières premières, de terres arables, etc. Ces ressources ne sont pas extensibles à l’infini, pas plus qu’il n’est possible de faire coexister une population extensible à l’infini. La solution pour le capital, qui a déjà été pratiquée pour partie à d’autres moments, consiste à repousser ses limites en détruisant partiellement ce qui a été produit antérieurement ; tel a été l’un des effets, l’une des fonctions, des guerres et des crises économiques jusqu’à présent. Cela a détruit une grande quantité de forces de travail et de moyens de production. En l’absence de toute alternative, l’aggravation de la crise écologique conduira ainsi à des phénomènes de destruction massive de populations, par la famine, par des événements climatologiques à grande échelle ou par des accidents nucléaires à répétition comme à Fukushima. Ou encore par des guerres dont l’enjeu sera l’appropriation des ressources naturelles qui vont se raréfiant. Ce qui pourrait rendre une partie de la planète inhabitable.

Lire la suite...