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Aux sources sourdes de la puissance
Quelques débrayeuses
Article mis en ligne le 13 mars 2014
dernière modification le 22 mars 2016

Partir de l’impouvoir, en faire l’occasion d’une puissance. Ce texte se propose d’explorer quelques pistes qu’ouvrirait cette proposition : examiner les différentes manières de comprendre la situation minoritaire, et ce qu’il est possible de faire avec l’asymétrie du pouvoir. Historiquement, le féminisme est exemplaire de cette problématique, puisque les femmes partent de la position de la minorité sociale. Faut-il déplorer que le féminisme soit aujourd’hui surtout invoqué lorsqu’il est question de faire la critique de relations de pouvoir ou de dénoncer des rapports inégalitaires ? Comme si le féminisme était devenu l’équivalent d’un bureau de plaintes. C’est oublier qu’historiquement, le féminisme a porté une tendance tout autre. Que l’on songe à ces figures de « folles », ces « femmes agressives », ces « sorcières », ces « castratrices » qui forment la force singulière invoquée sous le nom de féminisme. Ce texte ne porte pas sur le féminisme. Il cherche plutôt à défaire une certaine manière d’aborder le conflit qui tend à le réduire à un enregistrement des litiges, un tribunal des réparations, tout entier tourné vers les dominants, et qui par là même renvoie toute minorité à une position de dominé. Sans chercher à évacuer le conflit, ni à invisibiliser les différends qu’il met au jour, il s’agirait plutôt de pousser sa logique jusqu’à sa limite pour esquisser ce que serait une sortie des dynamiques de dénonciation et de volonté de reconnaissance. Ainsi ébaucher ce que pourrait être un féminisme de la puissance : ligne de crête entre le rassemblement sur la faiblesse et les postures sur-hommesques.

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