Réfractions, recherches et expressions anarchistes
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Le refus de parvenir
Cycle de réflexions du CIRA Lausanne
Article mis en ligne le 12 mars 2013
dernière modification le 15 mars 2013

« Sans doute je suis professeur, mais mon père est un ouvrier :
je me considérerais comme ingrat si je n’étais pas révolutionnaire. »
« Refuser de parvenir ce n’est ni refuser d’agir, ni refuser de vivre ;
c’est refuser de vivre et d’agir pour soi et aux fins de soi. »

Albert Thierry (1881-1915)

« Le refus de parvenir du prolétaire capable de parvenir n’a de sens
que doublé par la volonté de parvenir du prolétariat. »

Marcel Martinet (1887-1944)

Appel à contribution sur le thème du ’refus de parvenir’

par le CIRA - Lausanne

L’année 2013 marque les 50 ans d’activités de Marianne Enckell au CIRA (Centre international de recherches sur l’anarchisme - Lausanne). A cette occasion, différents événements, en partie encore à définir, auront lieu cette année. Outre l’organisation de quelques festivités pour l’oreille ou l’estomac, il nous plairait d’alimenter une réflexion sur ce qu’on appelait à une époque le ’refus de parvenir’. Ce thème nous semble bien convenir pour illustrer cet anniversaire, qu’il s’agisse de l’engagement de Marianne tout comme de ces nombreux/euses autres, parfois anonymes, dont témoignent les publications conservées au CIRA. Avec cette thématique, nous souhaitons aborder le débat sur l’engagement (et sa durée) d’une manière un peu différente, et, pour une fois, botter en touche sur la question épineuse de l’avenir des bibliothèques et des archives militantes à l’heure du numérique (questions de la relève, du financement, de la professionnalisation des connaissances, etc.).

(...)

L’expression ’refus de parvenir’ est formulée par Albert Thierry, puis reprise par Marcel Martinet. Elle apparaît dans des revues comme La Vie ouvrière, La Révolution prolétarienne, Les Primaires, Les Humbles, ... Alors profondément liée à la question du travail, de la ’culture prolétarienne’ et à une critique de l’éducation républicaine (qui soutire au prolétariat ses meilleurs éléments), elle marque plusieurs générations de militant.e.s. Elle influence également une frange d’écrivain.e.s, qui s’interrogent sur le rôle et la place des intellectuel.les (p.ex. Henri Poulaille et sa défense de la ’littérature prolétarienne’). Il s’agit en quelque sorte d’une critique des avant-gardes, les plus aptes devant se consacrer à l’émancipation du prolétariat, mais en restant profondément ancré dans celui-ci. Thierry applique aussi ce refus de parvenir à l’armée, où il décline les postes d’officier pour partager le sort de ses camarades d’infortune dans l’horreur des tranchées, où il trouvera la mort en 1915.

Outre les liens qu’il permet de tisser entre l’histoire du mouvement ouvrier et les luttes actuelles, le thème du ’refus de parvenir’ est intéressant parce qu’il est porteur de sens à la fois pour de militant.e.s de longue date qui se retournent sur leur parcours et pour les interrogations urgentes des plus jeunes face à des choix de vie et de formation. De plus, au delà de sa concrétisation individuelle, le refus de parvenir tel que nous le concevons n’a de sens qu’articulé avec des réflexions et des pratiques collectives.

Pour creuser la question, nous imaginons des débats, projections, peut-être des témoignages, qui sait un recueil de textes sur l’une ou l’autre des pistes suggérées dans cet appel à contribution.

N’hésitez pas à nous faire part de vos trouvailles, références et idées.

Amicalement,

L’équipe du CIRA, janvier 2013


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