Ronald Creagh et Philippe Pelletier participeront le mercredi 30 mai 2012 à une journée d’étude sur
"Élisée Reclus, l’Orient et l’Occident à l’âge des Empires"
à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales
Salle 3, 105 Bd. Raspail, Paris 06
Les études postcoloniales, désormais bien consolidées, ont donné une contribution très importante à la critique du fait colonial dans l’histoire des sciences en général, et de l’histoire de la géographie en particulier. Cependant leur approche, comme certains historiens français l’ont remarqué, tend à envisager un discours colonial et postcolonial assez uniforme, qui risque d’englober, voire d’effacer, les voix critiques et hétérodoxes qui ont pourtant existé, à l’intérieur des sciences européennes, dans la période où le colonialisme européen a atteint son sommet, ledit âge des Empires (1875-1914).
Cette journée d’étude vise à analyser la contribution de l’œuvre géographique d’Élisée Reclus (1830 – 1905) à la critique du fait colonial et de l’hégémonie européenne, et à clarifier sa représentation de l’Europe et de son Autre par rapport à la science de son temps. Il ne s’agit pas de construire une icône anticoloniale au milieu d’un establishment conformiste et orientaliste, mais de comprendre dans le contexte de son époque la production et la signification de l’œuvre d’un savant qui a été à la fois un géographe et l’un des fondateurs du mouvement anarchiste.