Conséquence de la scission qui se produit lors du congrès de la CNT-AIT tenu à Paris en 1993, deux branches se réclamant de la même origine continuent leur chemin.
La CNT-AIT, dont le siège du bureau confédéral est à Pau et celui du Combat syndicaliste (titre commun aux deux confédérations) à Toulouse, nous a envoyé une déclaration de principes anarchosyndicalistes, déjà parue dans leur publication, dont nous avons extrait les paragraphes qui concernent l’opposition à la déclaration du congrès précédant la scission :
« Nous n’avons aucune confiance dans les spécialistes de la médiation. Pour être plus précis, pour nous, la conduite d’une grève appartient aux grévistes et à eux seuls. Les assemblées générales doivent être souveraines, le comité de grève ne doit avoir aucun pouvoir décisionnel, les contacts avec le patronat doivent être directs, sans passer ni par le comité d’entreprise, ni par les élus politiques.
« C’est ce qui explique notamment que l’anarchosyndicalisme rejette catégoriquement toute participation aux élections, même professionnelles. En effet, présentées par certains comme une “conquête” du mouvement ouvrier, les institutions dites “représentatives” du personnel (délégué du personnel, comité d’entreprise dans le secteur privé, commissions paritaires dans la fonction publique, etc.) constituent un des outils les plus puissants pour intégrer le syndicalisme et démobiliser les travailleurs. L’histoire sociale des cinquante dernières années ne peut laisser aucun doute à ce sujet. Dans le meilleur des cas, si l’élu reste sincère, il finit par être broyé par la machine qu’il entendait combattre. Dans le pire des cas, le délégué du personnel est acheté par le patron (logement, promotion, etc.) Ceux qui, sous des prétextes aussi fallacieux que variés choisissent encore de se présenter à des élections ne font que huiler les rouages d’un système qu’il convient de détruire. »
Le Combat syndicaliste
CNT–AIT
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