Fiction politique et sociale sur le monde présent, à la fois pamphlet et document sur la crise sanitaire planétaire.
Régis Duffour, Philippe Godard,
Tout est pour le mieux dans le pire des mondes
Les éditions Cactus inébranlable, mai 2021, 144 p., 12 euros.
Tout est pour le mieux dans le pire des mondes se présente comme un ouvrage de fiction politique et sociale sur le monde présent, à la fois pamphlet et fiction documentée sur la crise sanitaire planétaire. Se fondant sur le principe « Gouverner, c’est prévoir », les deux auteurs exhument un certain nombre de données qui laissent à penser que non seulement cette crise était prévisible, mais que, surtout, la première pandémie venue serait utilisée à « bon » escient. Ce qui confirme la « stratégie du choc » de Naomi Klein. À ceci près que jusque-là cette stratégie ne concernait que les pays pauvres, et pas l’ensemble de la planète comme c’est désormais le cas.
L’histoire a pour cadre les Forums de Davos de 2013 à 2020. Personnages inventés se mêlent à des personnalités bien réelles. La logique de récupération de la crise sanitaire est poussée aussi loin que des documents, des déclarations, des mesures officielles le permettent, avec une petite incursion satirique inspirée de « Modeste proposition » de Jonathan Swift, sans l’outrance du satiriste irlandais, mais avec un pragmatisme qui fait froid dans le dos.
Régis Duffour, né en 1968, a exercé plusieurs métiers. Il a publié un roman jeunesse chez Oskar et un texte politique chez Pire Fiction. Il a collaboré à Réfractions.
Philippe Godard, né en 1959, a créé des collections d’ouvrages documentaires chez Autrement, Syros et La Martinière. Il a travaillé pour l’encyclopédie Hachette multimédia.