C’ÉTAIT BIEN PRÉVISIBLE ET ON ME L’AVAIT PARFOIS EXPRIMÉ : À force d’habiter Vénissieux, au milieu de tous ces bigarrés, je finirai par avoir des ennuis. Et voilà : ma voiture a brûlé ; elle n’était pas seule, mais en compagnie de quatre autres ; ce n’est pas elle qui était visée, mais le résultat est le même. Ce n’était même pas à l’occasion du 14 juillet qui, dans les banlieues françaises, se fête traditionnellement par des concours entre les différents quartiers, sur le nombre de voitures brûlées. C’était huit jours avant. Les pompiers étaient là rapidement, mais ont attendu les flics, qui ont mis du temps à intervenir. Il parait que les premiers ne peuvent pas faire quoi que ce soit avant l’arrivée des forces de l’ordre. Crainte d’être agressés comme on le dit généralement ou crainte que les indices soient brouillés ? Je ne sais pas. Des voisins, que je soupçonne de n’être pas absolument impartiaux, ont vu s’enfuir un « jeune à capuche » vers la cité voisine, qui a mauvaise réputation. « Jeune à capuche », on sait ce que ça veut dire : c’est un jeune, généralement maghrébin, ou noir, ou parfois anarchiste, qui prépare un mauvais coup. Dans l’obscurité, lorsqu’on ne peut rien voir nettement, ce sont évidemment les stéréotypes qui l’emportent.
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