LA RECETTE EST CONNUE. LORSQUE DES ÉDILES PROPOSENT UN PROJET d’envergure, qu’il s’agisse d’un aéroport, d’une gare souterraine, de l’enfouissement de déchets nucléaires ou d’un « écoquartier », la première réaction des gens est souvent de dire non. Parce que ça bouleverse le confort et les habitudes ? Surtout parce qu’ils se sentent floués : quelqu’un doit bien tirer profit de ces grands projets, et en aucun cas cela ne sera eux-mêmes, qui n’en verront que les nuisances, les coûts d’infrastructure et les impôts supplémentaires éventuels.
Nos camarades allemands de Graswurzelrevolution n’ont plus envie de se faire gruger. Ils ont organisé des années durant des blocages de trains nucléaires, des occupations de terrains destinés à des aéroports, des actions de désobéissance civile ; et ils sont parfois tombés dans le piège de la participation. Ils ont réuni études de cas et réflexions dans le recueil Strategische Einbindung (« L’intégration stratégique. Médiations, arbitrages, tables rondes : comment les mouvements de protestation sont manipulés » ; Édition AV, 2014).
Les exemples portent sur le nouvel aéroport de Francfort, le centre de recherches nucléaires de Karlsruhe et l’immense projet ferroviaire et immobilier à Stuttgart, S21.
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