DE QUOI UNE JUSTICE LIBERTAIRE SERAIT-ELLE LE NOM ?
Serait-elle juste par principe parce que libertaire ? De quels vertus et principes moraux serait-elle porteuse ?
Face à ces questionnements, l’exemple espagnol durant la période 1936-1939 est un terrain de réflexion pertinent au regard d’une idée « rêvée » de justice devenue, par la force des circonstances, un vrai casse-tête moral pour ses initiateurs et protagonistes, en même temps qu’un vrai cauchemar pour celles et ceux qui en subirent le glaive. À contexte particulier, justice particulière, plus précisément à contexte exceptionnel, justice exceptionnelle certes... mais une expérience de révolution sociale comme en connut l’Espagne est là pour témoigner que,dans l’urgence de ce qui devint (du jour au lendemain) une guerre civile, les décisions prises furent loin d’être faciles, simples et surtout cohérentes.
Pour nous aider à mieux pénétrer ceTe problématique, nous nous appuierons sur deux documents livrés au public la même année (2004), le livre de François Godicheau, La Guerre d’Espagne, République et révolution en Catalogne, Éditions Odile Jacob (collection Histoire) d’une part, et un entretien de Juan Garcia Oliver, recueilli le 29 juin 1977 par Freddy Gomez et publié dans le numéro 17 de l’excellente revue À contretemps, d’autre part.
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