LE MOT « DROIT » RENVOIE IMMÉDIATEMENT DES IMAGES réflexes. S’y succèdent des assemblées législatives, des Codes, des juges, des prisons, des policiers en tenue, voire des CRS matraque enmain. Ces images représentent toutes les œuvres et les agents de cette organisation particulière qui se prétend souveraine et se désigne sous le nom d’« État ».
Le mot anarchie, cette absence étymologique de gouvernement, demeure communément assimilé au chaos, au désordre, voire à la guerre de tous contre tous. Malgré tout ce que le mouvement anarchiste a pu faire pour la contredire, cette signification historiquement première reste la plus habituelle.
Ainsi, pris dans leur sens le plus banal, droit et anarchie semblent s’opposer irrémédiablement. Mieux, il suffit de s’accrocher au sens commun de l’un de ces mots, pour que la contradiction soit constatée avec tous ou presque tous les sens possibles de l’autremot. Quelle que soit la définition du droit que l’on veut bien adopter, il sera difficile de l’assimiler à l’anomie ou au chaos. Et quelle que soit la définition de l’anarchie retenue, celle-ci ne peut être comprise que comme visant un État souverain et ordonné.
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