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Populariser la philosophie
René Fugler
Pour continuer le débat sur Dieu
Article mis en ligne le 12 novembre 2007

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Quand, dans nos réflexions sur la religion1, nous arrivons au
point de vue commun que la philosophie constitue une
alternative féconde à la religion , nous débouchons sur deux
interrogations : le passage de la recherche personnelle à un usage
collectif de la philosophie, et l’intégration des flux de sentiment,
d’émotion et d’imaginaire qui irriguent les croyances religieuses.Avant
de me laisser entraîner dans la sombre dérive de la question du mal2,
j’avais esquissé quelques propositions. Il reste bien du terrain à
défricher.

L’apprentissage de la philosophie est un parcours individuel. Il
implique une démarche personnelle de prospection, de la persévérance,
la capacité de s’orienter dans la variété des publications, avec
leur niveau inégal de difficulté ou de sérieux. L’article d’Annick Stevens
et le livre de Michel Onfray qu’elle commente3 cernent bien le sujet. Il
n’en reste pas moins cette difficulté : en dehors de ces « microsociétés »,
et « microrésistances »que constituent des universités populaires qui se
formeraient à l’image de celle de Caen, comment passer de l’individuel
au collectif, par quelles voies, à travers quelles médiations, diffuser une
« philosophie populaire » qui apporterait une riposte efficace à la fois
à propagation religieuse et aux idées dominantes de la société dite
libérale ?

Comment faire face à des croyances assimilées dès l’enfance par
« infusion » dans la famille, prolongées dans les cultes, les associations,
les institutions et la presse confessionnelles ? Et renforcées maintenant par les pressions et les tensions
identitaires, communautaires ? Sans
oublier l’intensification émotionnelle de
masse qui s’exerce dans la fusion des
manifestations du type JMJ (Journées
mondiales de la jeunesse, qui se permettent
d’oublier l’étiquette catholique
sous prétexte que s’y retrouvent jeunes
chrétiens de toutes obédiences et
incroyants en manque de spiritualité et
de fraternité…). Elles ont eu lieu cette
année-ci en Allemagne, à Cologne, à
partir du 16 août ; 800 000 personnes se
sont assemblées autour du nouveau pape
pour la messe finale, 6000 journalistes
assuraient l’information. Pour la circonstance,
l’Union européenne a versé
une contribution de 1,5 million d’euros.
Les effets d’une telle immersion sontils
durables ? On peut supposer qu’elle
laisse des traces dans la psyché des plus
croyants et qu’elle renforce leurs
convictions. Qu’elle consolide aussi la
sympathie pour la religion chez les
participants moins impliqués. Ce besoin
des jeunes de se rencontrer peut aussi se
manifester ailleurs (la magie de Woodstock
ne s’est pas reproduite), mais plus
généralement l’intérêt pour la religion
revient chez les jeunes, comme le
constate le sociologue Yves Lambert,
chercheur au CNRS4.

Pour Jacques Ellul, qui dans Les
nouveaux possédés5 étudie les manifestations
du religieux dans les sociétés
modernes « sécularisées », les rassemblements
de jeunesse, les « festivals Pop »,
relèvent du paroxysme mystique et du
ritualisme collectif.

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