IL ARRIVE AUX SCIENTIFIQUES AUSSI DE SE DÉBATTRE AVEC LA QUESTION de la nature humaine. Une des approches les plus fréquentes, et de plus en plus fréquente, est l’interrogation sur les sources de la violence : la violence, consubstantielle à la guerre, est-elle innée (« primordiale ») ou induite par la culture ? La violence est-elle inscrite dans nos gênes ou résulte-t-elle d’une construction sociale ?
Ces questions, qui ont mobilisé en particulier des neurologues, sont posées mot à mot par une spécialiste d’une autre discipline, où elle n’est d’ailleurs pas la seule à explorer le sujet, la préhistoire. Marylène Patou-Mathis est docteur en préhistoire, directrice de recherche au CNRS et vice-présidente du Muséum d’histoire naturelle. Elle a étudié également l’une des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs de la planète, les San (ou Bushmen). Elle a partagé pendant plusieurs mois la vie de l’un des derniers peuples de chasseurs-cueilleurs du continent africain, actuellement relégué dans le désert du Kalahari (Botswana). Et elle écrit de préférence sur l’homme (et la femme ...) de Néanderthal.
Lire la suite…