Dans Histoire d’un ruisseau, livre que l’on peut trouver chez Actes Sud, collection Babel, en poche, Élisée Reclus écrit :
« Il est vrai, dans ce ravin aussi bien que sur la terre entière, la bataille de la vie pour la jouissance de l’air, de l’eau, de l’espace et de la lumière ne cesse pas un instant entre les espèces et les familles végétales ; mais cette lutte n’a pas encore été régularisée par l’intervention de l’homme, et l’on croirait, au milieu de ces plantes si diverses et si gracieusement associées, se trouver dans une république fédérative où chaque existence est sauvegardée par l’alliance de toutes. »
« Bataille » et « lutte », tels sont les termes − par nous soulignés − qu’emploie Élisée pour dire le conflit qui se livre au sein de la nature. Mais, pour nommer le conflit, il est possible d’énumérer quelques autres mots comme affrontement, guerre, litige, belligérance, désaccord, différend, etc., qui véhiculent, bien sûr, des significations variées. Le numéro 31 de la revue Réfractions, paru à l’automne 2013, a pour titre « Les conflits, c’est la vie ! ». Cela est vrai, sans doute, comme le montre Reclus, mais c’est tout aussi bien quelquefois la mort qui est au bout.
Lire la suite...