En opposition avec l’homme moderne qui se révolte contre la tyrannie, ontre Dieu, contre la sainte croyance de ses pères, nous avons l’homme postmoderne : un sujet assujetti, dépendant d’une « machinerie de pouvoir qui le fouille, le désarticule et le récompense » (Foucault), « formé dans la soumission », « constitué dans la subordination », habité par « une passion primaire pour la dépendance » (Judith Buttler), sans projet révolutionnaire sous prétexte qu’il serait totalitaire, sans identité parce qu’elle n’existe pas, avec ses valeurs pour soi, isolé dans un monde virtuel, essayant d’approfondir sa subjectivité radicale (mais impuissante), entouré d’un
monde réel où règne le profit, la force politique, les armées, l’exploitation de plus en plus effrénée. Si l’on suivait les propositions postmodernes, sur quoi compterions-nous aujourd’hui pour avancer vers l’émancipation sociale ?
Eduardo Colombo, Une controverse des temps modernes : la postmodernité
éditions Acratie, 104 pages, 10 euros
Les articles qui composent ce livre ont été publiés une première fois dans Réfractions :
L’anarchisme et la querelle de la postmodernité (N° 20)
Les formes politiques du pouvoir (N° 17)
Une action illégale parmi d’autres : La Révolution (N° 22)
La Révolution. Un concept soluble dans la postmodernité (N° 22)
Le sujet de l’action révolutionnaire (N° 25)
La préface est inédite
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