Réfractions, recherches et expressions anarchistes
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Article mis en ligne le 30 juillet 1998
dernière modification le 12 avril 2010

La littérature, c’est bien connu, aide à vivre. Nous étions quelques-uns, convaincus qu’elle aide aussi à comprendre et à changer la vie, à rêver les mondes possibles. Encore fallait-il trouver les auteurs et les textes qui puissent attester l’hypothèse ; encore fallait-il se mettre à la recherche du livre dont l’anarchisme est le héros.

Apéritif

Pour ce numéro, nous sommes partis feuilleter le vaste monde.

Nous avons flâné parmi les époques et les genres. Henry David Thoreau, l’ermite radical, nous a ouvert sa cabane. Oscar Panizza, moqueur mais ignorant qu’il y échouerait, nous a entrouvert les portes de l’asile. Nous découvrons un jeune Franz Kafka, ami des anarchistes de Prague, et l’enthousiasme libertaire du jeune Ba Jin, dans une traduction inédite. Victor Serge, Janis Bogdanow, Upton Sinclair et Ramon Sender nous rappellent des épisodes classiques de l’histoire de l’anarchisme. Nous partageons les frasques et les angoisses existentielles de Caleb Williams, ou celles de William Godwin, son créateur... Passent aussi le banquier anarchiste de Fernando Pessoa, les aventuriers boucanés de B. Traven (là encore dans une traduction inédite) et les trappeurs aussi aimables que baroques de Jørn Riel.

Et Jehan Mayoux nous offre, au milieu de tant de merveilles, tout un château, ses escaliers de fougère volante, ses cheminées de feuilles sèches...
En cours de route, nous avons vu s’ouvrir de nouveaux chemins, qui pourront être explorés plus tard.
La flânerie a été propice à la réflexion. Nous sommes revenus, bouquins sous le bras, par petites étapes. Tant de questions restent ouvertes !

L’anarchisme peut-il faire de la grande littérature ? En d’autres termes, littérature et idéologie peuvent-elles se féconder l’une l’autre ? Ou encore, les bonnes intentions ne garantissent jamais les bonnes histoires.
Et : l’anarchisme sait-il parler du monde contemporain ? Dans ce numéro, peu de romanciers vivants ; ceux dont il est question sont des écrivains de l’ailleurs, Paco Ignacio Taibo II avec son Mexique plus exotique qu’au naturel, Ursula Le Guin avec son système galactique plus familier qu’on ne pourrait rêver.

Aussi avons-nous, par exemple, choisi de traduire de l’américain Paul Goodman qui écrivit et pensa pour maintenant, ou de brocarder affectueusement le brio littéraire des situationnistes.

Flâne, lecteur, le vieux monde est peut-être
derrière toi...


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