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Eduardo Colombo
Oskar Panizza et la psychopathia criminalis
Article mis en ligne le 22 février 1998
dernière modification le 22 février 2010

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"Affranchissons-nous de tout ce qui est sacré, soyons sans foi et sans loi, et nos discours le seront aussi. " 1

Proposition de Max Stirner qui exige, pour se réaliser, une formidable révolte sociale. L’oppression et l’aliénation tendent à faire fléchir chez l’individu toute volonté de libération - à condition qu’une telle volonté existe - et l’obligent à trouver refuge dans son ultime défense : la folie. L’ironie d’Oskar Panizza ne doit pas nous tromper : " Qui peut me dire qui est fou ou ne l’est pas, si ce n’est le percepteur ? " Parce que comme l’écrivit un contemporain de Stirner et de Panizza, J. Jacoby : " Lorsque la folie devient épidémique, elle s’appelle raison. "

Le 30 avril 1895, Panizza comparaît devant le tribunal royal de Munich pour avoir écrit le Concile d’amour, pièce de théâtre qui marqua le triomphe littéraire de l’auteur dans toute l’Europe, mais qui fut représentée pour la première fois à Paris en 1969 !

En cette année du siècle finissant presque personne ne lut la pièce. La police chargée de confisquer le texte ne trouva dans les librairies de Munich que deux exemplaires. Tout au plus une vingtaine d’exemplaires avaient été vendus dans un cercle restreint d’intellectuels. Mais la presse cria au scandale, et la communauté catholique fut offusquée par une œuvre qui mettait en scène Dieu, sénile et rhumatisant, la Vierge, coquette et frivole, et un Jésus un peu idiot et écholalique. Il n’y a que le Diable d’intelligent et d’humain, et il le sait : " Pourtant tu vaux mieux que cela ! Mieux que ces pantins célestes vautrés dans leur félicité ! Tu es au centre du monde, toi ! C’est dans ta tête que gîtent les pensées de la Terre et quand tu es là, solitaire, avec ton odeur terrestre et que ton esprit s’illumine, alors jaillit de cette tête douloureuse, malgré le désespoir, une étincelle - force ou poison - qui s’élance, tel l’éclair, à travers le monde, tonnant, crachant le feu, et qui fait trembler ces têtes vides, là-haut dans leurs nuées ! " 2

Panizza fut condamné à un an de prison, qu’il purge à Amberg. À sa sortie, il se réfugie à Zurich pour échapper à un avis de recherche après la saisie de son pamphlet Adieu à Munich (Zurich, 1896) et demande la nationalité suisse, qui ne lui sera jamais accordée.

Pendant son séjour à Zurich il écrit et publie dans sa propre maison d’édition la satire politique Psychopathia Criminalis (1898) " où il raillait les procureurs allemands, enragés de persécutions, en inventant une maladie politique qui se serait emparée du peuple allemand. " 3

Après une courte période comme médecin généraliste, Panizza commence à travailler à l’asile d’aliénés de Haute-Bavière en qualité de psychiatre ; il y participe à des recherches anatomiques sur le cerveau. En même temps, il écrit des poèmes et des romans comme le Journal d’un chien et l’Immaculée Conception des papes. Après 1896 il abandonne la médecine pour se consacrer exclusivement à la littérature.

L’aliéniste Panizza avait depuis 1891 exprimé ses opinions sur la maladie mentale, qui étaient très en avance par rapport à la clinique psychiatrique de son temps et que celle-ci ne pouvait pas accepter, comme par exemple l’idée que la folie ne peut pas être isolée des conditions sociales de son expression. Dans une conférence, il affirma que " nous sommes incapables de porter un jugement objectif sur les états mentaux... La seule chose que nous puissions dire est qu’ils sont incompatibles avec la vie sociale et culturelle de notre temps ". Après cette conférence son titre de " médecin aspirant " lui fut retiré.

Ce qu’il dénonce, d’abord comme aliéniste et ensuite comme écrivain dans sa Psychopathia Criminalis, lui est appliqué dans le procès de 1895. Durant ledit procès deux avocats pressentis par Panizza se récusèrent, un troisième accepta ; il s’appelait Joseph Popp. Cet avocat de la défense (sic) écrit dans la presse : " Panizza farfouille dans l’ordure, cette pièce écrite par un malade mental est une effroyable mise en garde du destin. Son auteur ne peut être qu’un faune de l’espèce la plus répugnante qui, victime d’une imagination monstrueuse, ne cherche que l’orgie. "
En octobre 1898, il est expulsé de Suisse, accusé d’avoir eu des rapports sexuels avec une prostituée de quinze ans, ce que Panizza nie dans son Autobiographie.

À partir de ce moment commencent les difficultés économiques qui le mèneront à la misère et, obligé de quitter Paris où il s’était installé, il se voit contraint de se présenter devant le tribunal royal de Munich. Il sera emprisonné encore une fois durant quatre mois et transféré ensuite six semaines à l’asile d’aliénés où il avait été psychiatre vingt ans plus tôt.
À sa sortie, il s’exile encore une fois à Paris où commencent les symptômes psychologiques qui dédoublent, en son esprit, la persécution dont il est l’objet en une interprétation délirante. Dédoublement dont Panizza est sûrement conscient. Après un séjour à Lausanne, il revient à Munich et décide de se faire hospitaliser pour prouver la réalité de la persécution qu’il ressent. À la suite de différentes vicissitudes, il fait en sorte d’être arrêté une nouvelle fois le 19 octobre 1904 ; ici commence sa deuxième hospitalisation qui durera jusqu’à sa mort en 1921.
Le tribunal qui décide de son aliénation le privera de tous ses droits et le mettra sous tutelle. L’argument du tribunal, ainsi que des experts psychiatres, est résumé dans la phrase de l’un d’eux, S. Ungemach : " Celui qui insulte l’empereur et la patrie en dépit d’une bonne éducation ne peut être qu’un fou. "

Ses deux tuteurs principaux, durant ces quinze ans, furent le déjà mentionné Joseph Popp et le pasteur Lipert ; ce dernier avait été précisément choisi par la mère de Panizza, éternelle persécutrice, car elle pensait qu’un ecclésiastique serait en mesure de libérer Oskar " de son démon, de ses pensées anarchistes " et de le ramener à la religion.
En continuation, nous transcrivons quelques pages de la Psychopathia Criminalis qui traitent d’une des formes de la folie : la paranoïa.
Panizza prend comme point de départ la définition suivante :

" Le noyau central de ce vaste groupe de maladies (paranoïa) est un trouble primaire de la vie représentative qui prend la forme d’une inhibition ou d’une incitation du groupe du moi avec aperception allégorisante ", écrit Schüle (Klinische Psychiatrie, 3e édition, Leipzig, 1886, p. 131). Remarquable analyse ! Que veulent donc les gens avec leur moi ? Voyez comme on incite tous ces mois, dans les diètes et les assemblées populaires, dans les concours de tir et les conversations autour de verres de bière, comme on les pousse et dilate toujours à l’infini, allant jusqu’à réclamer pour eux des indemnités - et, pour finir, ces gens-là ne sont plus capables de percevoir correctement, pour ne rien dire de leur faculté d’aperception.

" Ils construisent des allégories totalement fausses - le " moi souverain ", le " peuple souverain ", " notre mère la Germanie ", " l’Allemagne par-dessus tout ", etc. - tandis que les groupes d’idées supérieures telles que " Dieu ", " prince ", " droit de grâce royal ", " souveraineté ", " droit divin ", " noblesse consacrée ", " franchise postale de la cour ", etc., qui ont besoin pour se constituer d’une aperception sans défaut, vont se perdant. Ces gens ne sont naturellement plus capables de s’orienter dans le monde extérieur monarchique, et reste-t-il autre chose à faire que de livrer le plus tôt possible à l’asile des individus aussi lourdement dévoyés ? (pp. 68-69)

[ ... ]
" Or il est important que le jeune médecin, le juriste, le fonctionnaire de police se familiarisent avec l’habitus aussi bien qu’avec l’ensemble de la structure psychologique de ces individualistes, de ces " mois élargis ", " hommes de l’âme " extrêmement dangereux pour l’État monarchique. On a encore en mémoire les descriptions des " démocrates enragés " des années 1848 avec leurs barbes énergiques, leurs chapeaux de camelot, leurs insolents pourpoints... [À ces gens-là, on a annexé depuis] des gens de deux origines différentes, chacune ayant sa physionomie particulière : d’un côté des compagnons prolétaires, forgerons au regard arrogant, menuisiers à la mine rusée, tailleurs aux yeux brillants d’intelligence, etc. - des gaillards ayant, toute proportion gardée, énormément lu et assimilé tout le matérialisme des années soixante et, de l’autre, ces docteurs, professeurs, journalistes, rédacteurs et chercheurs indépendants qui sont autant de désespérés croyant avoir un nouveau système philosophique complet ou un ordre économique mondial au fond de leur encrier. Devant le juge, c’est toujours la même histoire (pp. 70-71).
[...]

" Or, nous voulons prouver - nous plaçant par là même au plus haut niveau d’humanité - que ces gens ne sont pas des criminels, mais des malades (nous parlons bien sûr des accusés !). Quiconque, partant d’une idée quelconque - de Platon à Smith, de List ou de Lassalle, de Campanella ou de Marx - et se réclamant d’elle, en conclut à la limitation, la réduction, l’abaissement, voire à l’inutilité des monarchies allemandes (y compris le Liechtenstein) voulues de toute éternité par Dieu et donc établies par lui seul, est a priori malade. Le dolus criminis læsae majestatis est en lui sans qu’il le remarque comme une écharde en la chair et il suffit de cette simple conclusion pour faire de lui un criminel, sans même que M. le Président ait besoin de dire un mot. Mais, en cette fin de siècle et en considération de l’idée - dont on ne sait pas encore très bien si elle est d’origine divine comme le droit des princes -, l’État moderne consent à placer ces gens dans des asiles, des hôpitaux, des établissements pour idées. C’est donc tout naturellement l’affaire du jeune médecin et du fonctionnaire de police d’identifier le plus tôt possible les premiers symptômes de ces états mentaux invisibles, délétères et criminels, qui s’insinuent et se propagent le plus souvent par le canal des livres. Ainsi n’auront-ils pas à opérer longtemps au moyen de dispenses de service, de destitutions ou de traitements hydrothérapiques mais seront en mesure de faire bénéficier le plus rapidement possible le malade du calme qui règne derrière les murs des asiles provinciaux.

" Il n’est pas toujours facile de confondre ces gens sur le champ in foro. La tête bourrée d’un amas de connaissances nuisibles, ils submergent souvent le président de citations tirées du Banquet de Platon ou des Upanishads, ce qui peut avoir pour résultat de le mettre dans de véritables transes. Ils croient vraiment, sous prétexte qu’un Mucius Scævola ou un Guillaume Tell ont existé ou qu’un Schiller a écrit les Brigands, qu’il leur est permis d’avoir des opinions sur tout *.

" Placé devant un cas semblable, le président devra simplement refuser d’entendre tout bavardage universitaire inutile, ne se laissant pas subsumer sous un paragraphe du code pénal, et procéder à la vérification des sentiments et opinions monarchiques de l’accusé. S’il est par exemple notoire que celui-ci n’appartient ni à une association de combattants ni à un club d’officiers de réserve ou qu’il manque d’enthousiasme à pousser des hourras, faits aisément constatables avec l’aide des autorités de police locales dans les antécédents de l’accusé, on pourra rapidement voir où en sont les choses et le fond de son âme. Et lorsque l’on aura clairement établi chez le comparant une insuffisance de structure monarchique des ganglions cérébraux - c’est-à-dire de son substrat intellectuel -, on ira droit au but. Il y a toujours quelque chose qui va de travers chez ces gens - même s’ils se comportent vaillamment sur tous les autres points lors de la confrontation. Ils sont mal peignés ou bien leur raie n’est pas droite, leurs habits sont effrangés ou ont des boutons fatigués, voire détachés (chose courante chez les professeurs allemands), leurs verres sont inégalement taillés et le regard a cette convergence infâme qui agit comme de l’eau régale sur certains machiavélismes ; le lobe d’une oreille est adhérent ou le nez schillérien, tel celui de son propriétaire d’origine, n’est pas dans l’axe du visage - Lombroso indique une foule de symptômes de cet ordre pour ces cas et il se trouvera toujours un signe de dégénérescence antimonarchique quelconque parmi les très nombreuses possibilités. Et si ça ne va pas e re ipsa, ça ira ex adjuvantibus. L’âme allemande immortelle étant de toute façon originellement prédisposée à la folie, ainsi que nous l’avons exposé en détail plus haut, il serait étrange que l’on n’en trouvât pas chez un professeur, chez un universitaire, un prolétaire qui pense, un démocrate aussi enragé qu’obstiné, un journaliste écrivain qui se ronge les ongles ou un théologien libéral, la dose nécessaire pour pouvoir considérer comme juridiquement données les conditions d’apparition de la psychopathia criminalis et permettre le transfert dans l’établissement d’État salvateur (pp. 72-73-74-75).

[...]
" Le nombre des penseurs malades, dans les années trente et quarante de ce siècle - nous venons d’en évoquer quelques-uns - avec lesquels l’État dut, faute de maisons de fous convenables, en découdre dans des forteresses et sous la potence, est extraordinairement élevé. On trouve parmi eux les noms les plus " brillants ", ce qui signifie que ces noms et ceux qui les portaient " brillèrent " aux yeux du public et apparurent comme des flambeaux de la pensée seulement parce que l’État n’interrompit pas à temps le cours de leurs pensées criminelles. En effet, une activité intellectuelle, une idée devenue manifeste ne peut plus, une fois qu’elle a pénétré par contagion dans le peuple et y a été re-pensée, en être extirpée - si ce n’est en faisant tomber massivement les têtes ; elle y demeure en tant que telle, avec tout le droit à l’évidence de l’idée, cette activité autochtone de l’esprit. C’est pourquoi il est nécessaire que ceux qui sont les premiers à entrer en contact avec ces délinquants de la pensée - les médecins, les juristes, les psychiatres, les tuteurs, les fonctionnaires de l’administration, les ministres - abandonnent pour commencer l’idée que la pensée serait quelque chose de particulier qu’il conviendrait de respecter et de ne pas toucher, ou bien encore quelque chose dont on devrait pour ainsi dire vérifier le désintéressement ou le caractère idéal. Rien de tout cela ! Les idées sont comme les casques à chenille ou les pièces d’un uniforme : on les supprime, les interdit ou les colore. On les divise en idées pour les sujets et idées pour les maîtres et l’on donne à chacun celles qui correspondent à son rang. S’il advient qu’un individu isolé, faisant spécialement profession de s’occuper de penser, nourrisse des idées de maître (alors qu’il n’est que sujet) et prétende les répandre dans le peuple parmi ses semblables, il est patent qu’il souffre d’un " élargissement du moi " (Schüle). Il faut alors, dans tous les cas, commencer par l’observer. S’il apparaît que sa maladie, ayant déjà atteint le stade du " saut dans l’objectif ", de " l’objectivation de son intériorité dans le monde extérieur " (Schüle), revêt un caractère antimonarchique tendant au renversement du dogme établi du " caractère de droit divin des princes allemands (y compris celui du Liechtenstein) ", on a manifestement affaire à la psychopathia criminalis. On ne saurait alors permettre sous aucun prétexte à l’individu en question - si l’on veut éviter que le peuple subisse un profond dommage moral - de continuer d’écrire et de publier tranquillement ses livres. Il devra - qu’il se nomme Kant, Lassalle ou Bruno Bauer - être transféré dans les baignoires à température réglable d’un asile d’aliénés d’État, dont l’administration pleine de sollicitude le retiendra pendant toute la durée du régime existant. " (pp. 78-79-80).

Étant donné la virulence bien connue des affections cérébrales politiques, ne nous arrêtons pas ici et poursuivons avec la lecture des paragraphes suivants :

" D’après ce qui précède, on comprend comment les fauteurs les plus actifs de cette idée anarchiste soient (sauf quelques exceptions comme Ibsen, Reclus, Merlino, Malatesta et Kropotkine) pour la plus grande partie criminels ou fous, quelquefois l’un et l’autre.

" On en a une preuve très nette dans le tableau de physionomies pris dans mon Crime politique, où l’on voit des régicides comme Fieschi, Kammerer, Reinsdorf, Hoedel, Stellmacher, et des Fenians4 comme Brady et Fitzharris avec le type du criminel complet ; c’est aussi le type des farouches fous criminels de 89 en France comme Marat [...] tandis que de vrais révolutionnaires comme Charlotte Corday, Mirabeau, Cavour, et le plus grand nombre des nihilistes [...] présentent un type parfaitement normal, supérieur même au normal comme esthétique.

" Un juge, le distingué avocat Spingardi, qui m’a fourni une grande quantité de matériaux pour cette étude, me disait : "Pour mon compte, je n’ai jamais vu un anarchiste qui ne fût signalé comme boiteux, bossu, ou à face asymétrique." "

[...]
" Par exemple, je ne suis pas un adversaire absolu de la peine de mort, du moins quand il s’agit de criminels-nés, dont l’existence est un danger continuel pour les honnêtes gens [...]. D’un autre côté, je crois que la peine capitale, ou des peines graves, ou seulement infamantes, ne conviennent pas pour les crimes et les délits des anarchistes en général. D’abord, beaucoup d’entre eux sont des aliénés, et pour ceux-là c’est l’asile et non la mort ou les galères qui convient. Il faut aussi tenir compte, chez certains de ces criminels, de leur grand altruisme qui les rend dignes de certains égards. "

Mais ces deux dernières citations n’appartiennent plus à la littérature mais à la " science ", puisqu’elles ne sont pas tirées d’un texte de l’ironique Panizza, elles ont été écrites par le savant Lombroso. 5

Eduardo Colombo

* C’est, soit dit en passant, un scandale qui va contre l’ordre public que de faire lire aux jeunes gens fréquentant les lycées et les établissements d’enseignement classique à une époque où la psyché de l’adolescent est aussi réceptive et suggestible des histoires comme celle de Mucius Scaevola et consorts sans aucun commentaire - sans expliquer par exemple que l’on ne doit se brûler les doigts qu’au profit du prince institué par Dieu pour régner sur son pays et pas au profit de la république ! Comment une certaine confusion ne naîtrait-elle pas dans leurs esprits lorsqu’ils seront devenus fonctionnaires ? Il serait véritablement plus profitable pour ces jeunes gens de lire n’importe lequel de ces excellents manuels d’histoire dignes d’être proposés en exemple comme l’Héroïque Histoire d’un grand empereur du professeur Oncken.

En ce qui concerne la prose de Schiller, tout ce qu’il a écrit avant sa conversion aux valeurs morales éternelles - jusqu’à l’année 1790 environ - devrait être systématiquement interdit dans les écoles. Une nation où la première innocente âme d’enfant venue peut se procurer les Brigands pour vingt pfennigs ne peut qu’aller au-devant de sa perte.

NOTES :
1. Stirner, Max : l’Unique et sa propriété, Stock, Paris, 1899, p. 333.

2. Panizza, Oskar : le Concile d’amour. éd. Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1969, pp. 57-98.

3. Panizza, Oskar : Autobiographie, in le Concile d’amour, op. cit.,p. 177.

4. Fenians ou Frères républicains irlandais : membres de la société nationaliste et insurrectionnelle créée simultanéament à New York et à Dublin en 1858.

5. Lombroso, Cesare : les Anarchistes. Flammarion, Paris, 1897 (traduit de la 2e édition italienne par les docteurs M. Hamel et A. Marie, médecins des Asiles publics de la région de Paris), p. 41 et p. 181 et 182.

Œuvres d’Oskar Panizza
en traduction française

Le Concile d’amour. Jean-Jacques Pauvert éditeur. Imprimé en Hollande, 1969.

L’Immaculée Conception des papes. Jean-Jacques Pauvert éditeur, 1971.

Un scandale au couvent. Éditions de la Différence, 1979.

Le Journal d’un chien. Plasma, 1981.

Psychopathia criminalis. Ludd, 1986.

Histoire de lune. Circé, 1990.

La Manufacture d’hommes. Ludd, 1990.

Génie et folie suivi de Psychopathia criminalis. Ludd, 1993

Écrits de prison : Un an de prison ; Dialogues dans l’esprit de Hutten ; L’Adieu à Munich. Ludd, 1994.




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