L’hypothèse d’une nouvelle grammaire contestataire
1- Contexte général et projet initial
a- Le renouveau contestataire
Le renouveau de la contestation militante est un phénomène qui a déjà donné
lieu à un certain nombre de travaux universitaires, même si tous ne s’accordent pas sur
son début. Ainsi, si certains auteurs vont jusqu’à faire remonter le nouveau cycle de
luttes contestataires à 19861, d’autres font démarrer ce renouveau aux années 19902, et
en particulier aux grèves de décembre 1995.
Parmi les études qui y ont été consacrées, certaines sont des approches globales
de ces mouvements contestataires3 : elles décrivent les différentes organisations qui
composent ces mouvements, ainsi que les pratiques qui les caractérisent. D’autres
études portent sur des aspects plus ponctuels de cette nouvelle contestation. Certains
travaux s’attachent, plus particulièrement, à souligner le renouveau des pratiques
militantes : c’est le cas par exemple des recherches de Jacques Ion4 ou de Tim Jordan5.
Le renouvellement de ces pratiques a pu être, par exemple, aussi étudié, plus
ponctuellement, à partir de la question des répertoires d’action. Certains se sont
intéressés aux modifications des répertoires d’action du fait de l’introduction de
nouvelles technologies comme Internet, c’est le cas par exemple des travaux de Fabien
Granjon6. D’autres études encore analysent plus particulièrement de nouvelles
organisations militantes. Ces travaux ont donné lieu à un certain nombre de
monographies, parmi lesquelles on peut citer celles de Cécile Pechu consacrée au DAL7,
celle de Didier Demazière consacrée au mouvement des chômeurs8 ou celle de Ivan
Sainsaulieu à Sud-PTT9.
Lire la suite