La période est notamment marquée par les effets de l’effondrement du marxisme comme axe intellectuel à gauche, amorcé à la fin des années 1970 et au début des années 1980, et par l’effacement des deux pôles politiques qui ont dominé le mouvement ouvrier au XXe siècle : les partis sociaux-démocrates (plus récemment) et les partis communistes (de manière plus ancienne). Dans ce contexte, un brouillard idéologique se développe à gauche (montée d’un national-étatisme, revendication positive d’un « populisme de gauche », etc.), doté même parfois de zones d’ambiguïté avec la tendance à l’extrême droitisation. Si l’on ajoute la vivacité dans les dernières années de mouvements sociaux dotés d’une certaine radicalité démocratique, ces caractéristiques redonnent une certaine actualité aux pratiques et aux idées anarchistes, que la chape de plomb marxisme-social-démocratie-communisme avait souvent contribué à marginaliser.
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