Réfractions, recherches et expressions anarchistes
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De la reconnaissance des faibles à l’autonomie des forts
Édouard Jourdain
Article mis en ligne le 22 février 2019

AVEC LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE, LES INÉGALITÉS NE SONT plus considérées comme naturelles et les principes de liberté et d’égalité vont s’élargir à de nombreux champs sociaux comme leviers discursifs dans les différentes luttes contre l’oppression (luttes ouvrières, féminisme...). Avec l’avènement de l’État-providence et l’émergence de nouveaux mouvements sociaux dans les années 1960, l’imaginaire de liberté et d’égalité va travailler de nouvelles formes hégémoniques qui s’inscrivent dans un contexte ambivalent. L’accroissement de l’intervention de l’État dans ce qui relevait du domaine privé s’est accompagné, avec la bureaucratisation, de nouvelles subordinations, mais aussi d’une expansion des droits sociaux qui vont de pair avec l’émergence de nouveaux mouvements politiques. Dans un contexte d’atomisation et d’uniformisation sociale dû au capitalisme, ces mouvements de revendications peuvent souvent être d’ordre identitaire, communautaire et individualiste, axé de ce fait davantage sur la liberté que sur l’égalité, sur les logiques de différence plus que sur les logiques d’équivalence. Cette culture de la différence, qui s’inscrit dans le cadre de la fin des grands récits renvoie alors à l’élaboration de nouvelles définitions de l’identité dont l’enjeu consiste à concevoir une pluralité d’émancipations dans une perspective commune. Articulation qui est loin d’être évidente au regard de l’actuel imaginaire social-historique qui porte en lui des possibilités stratégiques à la fois révolutionnaires et réactionnaires (quand bien même se placent-elles sous le drapeau d’une supposée émancipation).

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